Rowers and blisters

[Blister = ampoule]

Le dimanche est l'occasion de voir tout plein de bateaux et de rameurs en se promenant au bord de la rivière Cam. Evidemment, moi, des rameurs, j'en vois encore plus souvent à la pause café ou aux réunions de mon groupe de recherche. Et je ne peux que remarquer qu'en outre de leur carrure de tailleurs de pierres, ces jeunes fous portent les stigmates de leur sport.

 En effet, je sursaute parfois à la vue d'énormes ampoules à la base des doigts de ces sportifs. Cette semaine, le rameur discret a repris l'entraînement après une petite pause, et pouf, grosse éclosion d'affreuses ampoules.

Je lui ai demandé s'il les traitait, et alors là, lui et le rameur géant (sans blague, si ça se trouve, de loin, on le prend pour un mât) m'ont expliqué que ça ne servait à rien, tout comme porter des gants, d'ailleurs. Selon eux, on ne peut pas mettre de pansement sur ces ampoules car ce ne serait pas pratique dans la vie de tous les jours, et car ça ne serait pas efficace pendant la courte période séparant deux entraînement.

Par ailleurs, porter des gants est hautement mal vu, pour deux raisons selon le rameur géant. Et d'une, ça fait "Sissi", comprendre petite nature. Et de deux, quand on porte des gants, au lieu de frotter sur le manche de la rame, les mains frottent sur les gants et ça fait tout autant de dégâts.

Hmmm, ça fait peur. Heureusement, avec le temps, la peau s'épaissit. Si ça se trouve, les rameurs, comme les francs-maçons, peuvent se reconnaître rien qu'en se serrant la main...