jeudi 24 mars 2011

Going home

Je finis rarement tard le soir, à vrai dire, au pire, s'il me reste du travail à abattre, je peux toujours m'y remettre un peu plus tard, après m'être changé les idées. Ces quelques tâches qu'il m'arrive d'accomplir à domicile me semblent toujours plus simples que ce que je croyais au départ. Evidemment, je ne peux le faire que parce que je choisis des morceaux de projets que je peux traiter sous Word ou sur un bloc-notes, et parce que je suis libre comme l'air. Et si ça marche aussi bien, c'est parce que je débranche mon cerveau sur le trajet du retour, si cerveau il y a dans cette caverne obscure qu'est mon crâne.


Quand je m'approche de ma rue, j'emprunte ce petit passage à la fois moderne avec ses bâtiments carrés, et charmant grâce à l'arcade métallique et à cet arbre rose. En plus, c'est ici que j'ai trouvé une jolie barette rose à grosse fleur par terre, qui doit me rajeunir de dix ans et m'envoyer aux sommets de la kitschitude enfantine quand je la mets... Mais que j'aime bien. Surtout qu'en fait, quand je l'ai ramassée, des fleurs roses, il n'y en avait pas encore sur l'arbre. C'est fou, ce signe avant-coureur, nan ? Si.

 

Après, je passe devant les maisons et poubelles de nos voisins, ce qui est important, d'une part parce que j'ai déjà vu un écureuil noir se faufiler derrière l'une d'entre elles, et d'autre part parce que le lundi, cela me rappelle que nous devons sortir les nôtres, qui sont dans le jardin. Mon coloc a écrit sur notre calendrier scout (une amélioration que j'ai apportée à notre quotidien, et à la base, un cadeau de mon banlieusard préféré) quelles poubelles parmi nos trois bennes sortir selon les semaines. Il a aussi précisé dessus que la semaine prochaine, il partait pour aller rencontrer la famille de sa petite amie, trop meugnon. 


Et enfin, j'atteinds notre jardin, lui aussi touché par le printemps. Je ne l'admire pas longtemps, je lui jette juste un regard heureux avant de mettre ma clé dans la serrure.

Ah, et évidemment, si j'arrive à travailler ici sans en souffrir, et aussi si j'aime y passer du temps, c'est parce que je le considère comme mon chez moi, tout aussi éloignée de ma patrie et de mes proches que j'y sois. Un chez moi provisoire, d'accord, mais malgré tout, je m'y sens bien, et je crois qu'il est important que je m'en rende compte. J'ai eu le coup de foudre pour ce foyer, je ne le regrette pas, il rend mon court séjour britannique  très confortable et serein.

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