samedi 19 mars 2011

Midsomer Murders and England's image

Midsomer Murders est une série télévisée que tout un chacun connaît, vraiment. Personnellement, j'avais lu son nom dans les journaux ici sans que cela ne m'évoque rien, avant que le chef de mon groupe de recherche ne m'explique "Si, je suis sûr de l'avoir vu en France, on l'appelle... Inspecteur Barnaby". Ah bah oui, tout de suite, avec le titre adéquat, ça me dit quelque chose. Je n'en ai jamais regardé un seul épisode, ma culture en séries se limite quasi exclusivement à How I met your mother qu'on ne présente plus et Gynekologen i Askim, une production suédoise contant les aventures compliquées et distrayantes des habitants d'un petit bourg près de Göteborg, autour du personnage d'un gynéco.

Mais je connais Inspecteur Barnaby de nom depuis que ma marraine, lors d'une sortie au ciné en décembre dernier pour voir un film britannique, m'a dit qu'elle y retrouvait l'ambiance très anglaise de la série. Oui, pour certains, Inspecteur Barnaby représente l'Angleterre, et cette idée-même a provoqué des débats cette semaine...



En effet, lors d'une interview, le producteur de la série a dit que les minorités ethniques n'y avaient pas leur place. Pour remettre les choses dans leur contexte, je me dois de préciser que les épisodes se déroulent dans une petite bourgade de la campagne anglaise, et que tout le monde y est blanc ou rose. Le gugus a même dit que les téléspectateurs n'apprécieraient pas qu'on injecte un peu de diversité d'origines dans l'oeuvre. Bah oui, les autres Bretons sont tous racistes.

Il est sans doute vrai qu'on voit moins de personnes d'origine exotique à la campagne qu'en ville, et que le recensement le remarquera. Le rameur géant nous a expliqué qu'avant ses dix-huit ans, dans sa ville du Nord-Est anglais, il n'avait jamais côtoyé des gens non-blancs, alors même que la cité était assez grande. Donc, oui, sans doute, on peut trouver des villes pure-souche en Angleterre.

Mais la question n'est pas là, après tout, on s'en fout si les producteurs n'ont jamais eu l'idée d'introduire quelques Chinois ou deux-trois Latinos dans Midsomer Murders. Le problème est vraiment de rejeter l'idée en bloc en disant que la série est... L'un des derniers bastions de l'Englishness. Oh My God, quel réac'. Hé oui, le pays change, et je suis sûre que ma tante ne trouverait pourtant pas la série moins britannique si le nouveau marchand de journaux en était d'origine africaine. Je veux dire, tant qu'il met du lait dans son thé et trempe des biscuits dedans.

Le producteur a été suspendu, ptêt qu'il se repentira de son étroitesse d'esprit. Il a le droit d'avoir envie de mettre de l'inceste dans les scénarios tout en interdisant les scènes à l'écran, mais le politiquement correct n'implique pas de ne montrer que des roux à la peau rose, hein.

Au milieu de toutes ces horreurs racistes, je suis cependant amusée par les réactions de mes collègues, qui s'étonnent surtout qu'il y ait toujours des gens vivant dans le village après tous ces meurtres... Et qui disent avec humour que le prochain criminel n'a qu'à être étranger. [Oui, ceci est du second degré, qu'on ne s'énerve pas.]

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