Ce week-end a été pour moi l'occasion d'une escapade française, ce que mon blog ne laisserait pas deviner, étant donné que je l'avais garni d'idées en vrac avant de sauter dans l'Eurostar. Ces deux jours Outre-Manche avaient pour objectif non pas de me faire rater la réunion de labo pleine de pression portant sur la stratégie du groupe, ceci n'était qu'un avantage, euh, dommage colatéral. Non non, il s'agissait surtout d'aller rendre visite à mon indétrônable banlieusard préféré. Au passage, je me suis rendue compte que je me sentais encore bien chez moi dans la capitale, et que j'avais hâte d'y reprendre des marques, et des rendez-vous aussi.
En attendant, je suis rentrée dans ma ville d'adoption, et j'ai (presque) subi deux décalages horaires en une journée, rien que ça.
[La photo n'a pas grand-chose à voir avec cet article, mis à part le lien avec le temps. Je suis très amusée par cette inscription sur une imprimerie près de chez moi, car je pensais que le respect des délais était la norme, et non pas une chose dont on se vantait...]
Premier décalage, de la France à l'Angleterre bien entendu, j'ai gagné une heure qui m'a permis d'arriver au labo en tout début d'après-midi, sans m'être levée aux aurores ou avoir eu peur de pouvoir rater mon train. Je n'ai pas travaillé mon stage sur le trajet, j'ai surtout médité sur les actualités, et sur le fait qu'il était étonnant que jamais les gens qui écoutent de la musique à fond n'aient les mêmes goûts que moi. Même après une diminution polie du volume de ses écouteurs, mon voisin a continué de m'agacer, mais j'ai pris patience puisqu'il avait fait un effort, et qu'après tout, il ne détruisait que ses oreilles. Pour en revenir au décalage horaire des deux côtés de la Manche, il est bien entendu minuscule, cependant j'avoue que je suis tellement psychopate du temps gagné que j'adore cette heure bonus...
... Qui m'a permis de me remettre dans le bain avec entrain avant un coup de fil crucial. Mon encadrant, physicien de formation, a un collaborateur écologiste spécialiste notamment de la mort subite du chêne, dont l'expérience peut m'aider à orienter et enrichir mon travail. Et aujourd'hui, nous allions l'appeler, wouhou ! Comme ce chercheur travaille en Californie, nous avons attendu 16 heures avant de commencer avec lui une passionnante et utile conversation, où mon chef a évoqué le film "Back to the future" à propos de mon futur modèle où on regardera le passé et l'avenir. J'ai été propulsée au petit matin en écoutant ce scientifique passionnée répondre à nos questions et réagir à nos idées. Ses éclats de rire et ses envolées lyriques sur des faits qu'il juge incroyables et passionnants m'ont donné une pêche absolue qui m'aurait ptêt lancée sur des heures de lecture et de gribouillage d'équations...
Cependant, les arbes qui tombent et qui repoussent, je les ai remis au lendemain, car en vrai, il n'était pas neuf heures et demi à Cambridge. Il était temps de rentrer vider ma valise, d'avaler des haricots rouges et de googler la tronche de mon collaborateur. Il n'a pas menti, il est bien écologue, en témoigne son pull en laine à motifs démodés en ligne dont je suis sûre qu'il faut en posséder un et le porter souvent pour avoir son doctorat dans le domaine. Ce n'est pas mon cas, j'espère que ça ne m'empêchera pas d'avoir mon master, mais en tout cas, j'aurais travaillé avec plaisir, avec ou sans notion du temps.
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