lundi 25 avril 2011

Bloody tuition fees

Allez hop, encore un peu de politique avec le thème récurrent et ô combien polémique des coupes budgétaires du gouvernement de ce pays... En France, nous avons eu des échos de la protestation étudiante contre le vote d'une hausse du plafond des frais d'inscription en université, colère profonde qui n'a pas été écoutée. Et honnêtement, des études si chères, ça fait froid dans le dos, ça noue le ventre, et ça donne envie, au choix, de pleurer amèrement ou de taper du poing sur la première table venue...


J'ai rarement un avis bien arrêté sur les décisions politiques venues d'en haut, mais pour une fois, je sais que je suis dégoûtée. Le gouvernement a augmenté le prix maximal d'une année à l'université à 9000 livres (contre trois fois moins avant), en donnant moins d'argent lui-même aux établissements supérieurs. L'idée était que ça renflouerait les caisses du gouvernement à long terme, et que peu d'universités iraient jusqu'au plafond.

Malheureusement, beaucoup d'entre elles ont largement augmenté la contribution prévue des étudiants en 2012. Selon les chiffres du Guardian, les frais d'inscription annuels moyens seront de 8 600 livres. D'accord, les études, ce n'est pas gratuit, et il faut bien que quelqu'un sorte de l'argent de sa poche. Mais qui aura le courage d'emprunter autant pour un diplôme, en particulier dans les milieux défavorisés sans modèle ? Quelle charge à vie sera cette dette ?

Je sais que tous les pays ne peuvent pas fonctionner comme la Suède où les études ne coûtent pas un rond, et où l'Etat donne un peu d'argent aux étudiants pour leur vie quotidienne, en leur proposant un emprunt à taux zéro pour compléter. 


[Le pont des soupirs...]

Je me doute qu'il n'est pas facile de trouver un financement juste. Cependant, il n'est pas difficile d'éviter de choisir la pire solution, celle de barrer la voie des études et de leur libre choix aux personnes les moins riches. Même si rien n'est sûr tant que la hausse n'est pas en vigueur, on lit partout que les étudiants préféreront l'université la plus proche de chez eux, que certains abandonnent l'idée d'études supérieures, que d'autres s'enfuient en Australie par exemple.

Qu'on nous parle encore de mobilité sociale dans ce pays...

Le coup de grâce a été assené par Ed Milliband du Labour, qui a fait remarquer que l'Etat, qui soutient les étudiants en leur prêtant de quoi payer leur frais d'inscription, allait avoir du mal à prêter autant d'argent. Et qu'il allait peut-être être obligé de diminuer de 10% les effectifs en première année, c'est-à-dire supprimer 36 000 places en université.

Je ne suis pas sans ignorer que les universités coûtent cher, ont peut-être besoin d'être plus efficaces, etc. Mais je ne crois pas que les fermer à toute une frange de la population, à les transformer en quelque chose de si inaccessible, soit la bonne manière de commencer le débat.

2 commentaires:

  1. Un petit lien vers un site d'une association extraordinaire pour aider sur beaucoup d'aspects, mais aussi au niveau financier, l'accès de tous à l'enseignement supérieur : http://www.association-tremplin.org/node/34

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