Cette semaine est la dernière du mois de février, il était donc temps pour moi de songer à envisager de payer mon loyer. En vrai, je me suis carrément bougé les fesses car j'avais un peu peur de rater mon coup et de me faire jeter à la rue, sait-on jamais... Ma carte bancaire dorée me permettant de payer et retirer sans frais, j'ai choisi d'éviter les dépenses liées à un virement international, et ma proprio m'a donné des petits papiers indiquant ses coordonnées bancaires et les montants à lui verser chaque mois pour le loyer et les charges. Ainsi, je devais me pointer dans une agence Barclays, y retirer une liasse de billets et la faire transférer sur le compte de mes logeurs. Après avoir lu les journaux de ce week-end - The Guardian samedi et The Observer dimanche car mon amour pour les quotidiens ne connaît aucune mesure tant que j'ai le temps de les dévorer, je me disais que peut-être ce serait une mission impossible...
Mais finalement, pas du tout, le cygne noir n'est pas apparu, l'événement improbable que je souhaitais presque vivre pour pouvoir le raconter ici n'a pas eu lieu. L'agence où je me suis rendue n'était pas bloquée par des manifestants. Scrogneugneu, pourquoi dois-je rester en-dehors de l'histoire ?
Une telle action aurait pu être envisageable, et aurait été bien plus probable samedi à Londres. En effet, après la publication la semaine dernière des profits de cette banque et des ses impôts, beaucoup ont vu rouge. Barclays a empoché un max de fric, et grâce à sa structure compliquée avec des filiales à l'étranger, n'en a pas beaucoup reversé à l'Etat. Or, en ce moment, pour la plupart des Britanniques, ce n'est pas la fête du slip, chacun doit se serrer la ceinture pour redresser le budget national.
Et il est vrai qu'en regardant les chiffres, on peut avoir mal au ventre. Une poussière des profits de la banque suffirait à sauver toutes les bibliothèques du pays. Alors, ces données en tête, des activistes ont organisé des actions devant certaines agences Barclays londoniennes, improvisant par exemple un stand de prêt de bouquins.
Quelle influence cela aura-t-il sur la direction de la banque ? Aucune, je crois. Barclays ne fait rien d'illégal. Et sans doute qu'elle ne donnera rien, maintenant qu'on le lui réclame à grands cris. C'est la vie. C'est bien triste, je me réjouirais fortement si les choses pouvaient fonctionner autrement...
Et finalement, j'étais bien contente de pouvoir me délester de mon loyer et de pouvoir rester habiter dans ma petite maison. Mais je l'avoue, des fois, j'aimerais voir moins de cygnes blancs sans aller au pays des Bisounours. Qui sait, peut-être qu'un autre monde est possible. Avec une Grande-Bretagne ayant des banques compétitives et des bibliothèques et des piscines et des toilettes pour tous.
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