Y'a des moments où je sens mon départ approcher de manière imminente. Sur un séjour aussi court, j'ai bien entendu une assez bonne conscience du temps qui passe et je sais que bientôt je prendrai l'Eurostar avec dans ma grosse valise vert pomme toutes mes possessions de Cambridge. Mais quand même, y'a des événements où ma date de départ m'apparaît plus réelle encore : guider le père de la future locataire de ma chambre dans la petite maison, ou présenter mon projet à mes collègues.
Dans ma tête, cette présentation aurait lieu juste avant mon départ, j'ai finalement dû la programmer pour plus tôt mardi, car le chef du groupe sera aux Etats-Unis la semaine prochaine. Il est plutôt bon de montrer mon taff au patron, histoire qu'il réalise ne pas m'avoir accueillie pour rien, au cas où il en doutait.
Je veux dire, j'ai quand même bien une tête à produire des travaux dignes de lycéens lors d'un stage de master. Enfin moi je trouve, à force de voir mes résultats, j'ai l'impression de n'avoir fait que de simples pâtés de sable, des châteaux sans douves ni créneaux. Etrange impression, en vrai, je sais maintenant un peu mieux comment préserver les forêts côtières californiennes face à la mort subite du chêne.
Je suis sûre que c'est inscrit sur ma tête. Récemment, alors que je croquais dans un hamburger à emporter, un gugus à prospectus dans la rue, qui avait interpellé une dame devant moi par "Vous êtes végétarienne, non", m'a demandé "Vous êtes californienne, non ?". Je ne sais pas d'où lui venaient ses idées tordues, et ce qu'il voulait d'ailleurs, j'étais pressée. Y'a que les Californiens qui mangent de la viande rouge ? Je ressemble à Terminator ?
Non, je ne suis pas californienne. Ni suédoise ou belge, comme on a déjà bizarrement interprété mon accent pourtant bien frenchie. Mais je connais plutôt bien des arbres de l'Etat, et ça m'a plu d'en parler à mes collègues, surtout que leurs questions ont été à la fois intéressées et intéressantes, pointant des points cruciaux.
Je veux dire, j'ai quand même bien une tête à produire des travaux dignes de lycéens lors d'un stage de master. Enfin moi je trouve, à force de voir mes résultats, j'ai l'impression de n'avoir fait que de simples pâtés de sable, des châteaux sans douves ni créneaux. Etrange impression, en vrai, je sais maintenant un peu mieux comment préserver les forêts côtières californiennes face à la mort subite du chêne.
Je suis sûre que c'est inscrit sur ma tête. Récemment, alors que je croquais dans un hamburger à emporter, un gugus à prospectus dans la rue, qui avait interpellé une dame devant moi par "Vous êtes végétarienne, non", m'a demandé "Vous êtes californienne, non ?". Je ne sais pas d'où lui venaient ses idées tordues, et ce qu'il voulait d'ailleurs, j'étais pressée. Y'a que les Californiens qui mangent de la viande rouge ? Je ressemble à Terminator ?
Non, je ne suis pas californienne. Ni suédoise ou belge, comme on a déjà bizarrement interprété mon accent pourtant bien frenchie. Mais je connais plutôt bien des arbres de l'Etat, et ça m'a plu d'en parler à mes collègues, surtout que leurs questions ont été à la fois intéressées et intéressantes, pointant des points cruciaux.
[Toujours dans le même college, le pont des soupirs.]
Je crois que ça aura été une présentation extrêmement classique, avec le projecteur que seules de rares personnes savent faire marcher à cause de la subtilité de l'orientation de la télécommande, et des applaudissements à la fin. A peu près tout le monde était là, même la technicienne du groupe et la secrétaire du chef qui m'a dit avec son habituel enthousiasme souriant avoir compris des choses, cool. J'avais bien préparé mon intervention avec mon encadrant, pointilleux au possible, je crois que je n'ai plus qu'à traduire et raccourcir le tout pour ma soutenance à Lutèce.
Il me reste du travail à faire et la collaboration continuera certainement après ma traversée de la Manche, mais quand même, cette présentation passée et mon rapport rendu, ça sent la fin de mes aventures altrobretonnes dans lesquelles je me suis sentie comme un poisson dans l'eau. J'aime bien mes collègues, mais je reste timide, je déteste être applaudie, alors quand ils ont frappé des mains, j'ai sorti avec soin des boîtes de biscuits bretons d'un sac et je les leur ai tendues. Nous les avons dégustées ensemble à la pause thé, les palets et sablés ont eu du succès.
Ainsi, ce lab meeting m'aura permis d'apprendre par le rameur à pull marron que les palets se prêtent bien au tea dunking. Comme quoi, entre l'autre Bretagne et la vraie existe une véritable affinité qui doit expliquer mon adaptation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire